Je sens que ça déraille dans cette chair infectée,
L’ozone me mitraille de ces abcès percés,
Les gamins se débattent dans leur fosse à purin,
Et s’aseptisent aux cracks en rêvant à demain,
Mais quelle journée suivra ?
Et personne n’en sait rien.
Je sens que ça va mal dans mes entrailles meurtries,
Des médocs à outrance pour sauvegarder une vie,
Des poisons bénéfiques au trou de la sécu,
Pour devenir esclave des virus de la rue,
Mais quelle journée suivra ?
Et personne n’en sait rien.
Putain qu’est-c’que j’fous là,
A force j’vais y passer,
La mort du choléra,
Et on t’offre le sida,
La défaite de la peste,
En échange t’as tout l’reste,
On y passera,
Ça craint déjà.
Je sens qu’ça dégénère, les cellules ne suivent plus,
Elles construisent des cimetières, nous balancent des obus,
On s’bourre de vitamines, de solutions miracles,
De peur d’c’qui contamine, de cinquante mille arnaques,
Mais quelle journée suivra ?
Et personne n’en sait rien.
Je sens qu’ça dégringole, les neurones tout là-haut,
J’sens comme un flot d’alcool qui submerge mon cerveau,
Les idées sont trop noires, les gestes ne répondent pas,
La fumée se disperse, et s’agglutine là,
Putain qu’est-c’que j’fous là,
A force j’vais y passer,
La mort du choléra,
Et on t’offre le sida,
La défaite de la peste,
En échange t’as tout l’reste,
On y passera,
Ça craint déjà.